Rohan Graeffly
BE
General data
- City
- Houdrigny
- Country
- BE
- Birth year
- 27.10.1975
- Languages
- Fr, En, D
Websites
About
- Short CV
- Multidisciplined visual artist Rohan Graeffly works with still or moving pictures and objects, with sound and text; he creates installations. Regardless of the medium he opts for, his work always focuses on identity and memory. In this way, all of his works are connected with each other.
His most recent work contains a whole different dimension. As an iconoclast he approaches the concept of identity from a critical point of view. Looking at things in his own, almost raw kind of way he describes what the condition humaine is influenced by. The use of different media serves to express his view on the world and on daily life, and even serves his incomprehension for the regular order of things.
Rohan Graeffly est un artiste complet, qui travaille non seulement sur l’image (fixe ou en mouvement), l’objet, mais également sur le son ou le texte. Ses œuvres, il les installe.
Il faut dire que son travail, quelle que soit la forme qu’il prend, poursuit la plupart du temps une même idée: celle de l’identité. Les réalisations sont donc en quelque sorte liées les unes aux autres.
Belge, né à Luxembourg en 1975 dans une famille d'origine allemande, il passe son enfance en Afrique du sud et effectue ses études secondaires en Belgique.
Diplômé en photographie de l'Ecole Nationale Supérieure des
Arts Visuels de la Cambre en 2001, Il vit et travaille dans les Ardennes belge.
- Text about art
- Dans Tables de fêtes, Rohan Graeffly inventait le street art domestique en des tables dessinées, gravées, brûlées, un travail collectif dans la joie nocturne et intimiste des vapeurs et des volutes. Dans Raw, il détourna des objets, le plus souvent par leur recouvrement au moyen de la peinture, matière ayant le pouvoir d’unifier une idée – rappelant ainsi les tactiques simples mais radicales d’un Marcel Mariën. Des variations autour d’un Jésus terroriste, de casques qui se muent en seins, de missiles qui se font toujours plus sexuels. Dans une série de mousses baptisées Shit, JFK n’est plus qu’un crâne, Jésus encore lui s’endort dans ses excréments – ça lui pendait au nez –, et un énorme vomi s’extrait avec peine du mur pour s’affirmer en tant que sculpture à part entière.
Holly Bullet est un messie qui fond dans les flammes d’une poêle, un calvaire de cuisine, pour devenir, ensuite moulé, une balle de calibre neuf millimètres. Phoenix est un petit rapace empaillé qui flambe et renaît de ses cendres dans la boucle des images sans fin, un oiseau de proie qui se consume à jamais dans les merveilleux nuages – en des accords oranges et bleus parfaits car complémentaires. La fondation de Babel est une élévation de trognons de pommes en bois sculptés et peints à la main, les fruits de l’Arbre de la Connaissance, les pierres de la Tour qui voulait élever l’homme au rang de Dieu en une gigantesque vanité. Vanitas, justement, est une série d’objets scannés et agrandis, sparadrap, crâne de chat, balle de tennis éventrée émergeant de la nuit des images, Rohan Graeffly revisitant ici le photogramme cher à Man Ray en prenant le train des nouvelles technologies qui seront à leur tour un jour obsolètes.
La série Paper Flesh est un travail toujours en cours, dans l’encre d’impression des magazines glamour, une impression qui devient aquarelle grâce au pouvoir destructeur de l’acétone ou du solvant cellulosique. Et les beautés se font monstres, les corps se dissolvent au sommet de leur narcissisme lorsqu’on les dépèce de leur image, l’égoïsme est en lambeaux et la peinture est en effet aussi un art de l’extraction. L’on trouve encore dans l’atelier de Rohan Graeffly des châteaux de sable en béton, l’Evangile de saint Jean en code binaire, des pavés gravés d’or fin prêts à être envoyés dans les vitrines du conformisme.
Rohan Graeffly parle de lui au-delà du Me, Myself and I exaspérant et suicidaire prôné par les médias mercantiles, il réfléchit sur le corps, le sien et celui des dieux en des iconoclasties douces, avec des techniques d’aujourd’hui au service de la création. Sa recherche se situe entre rire et gravité, c’est un gai savoir mais aussi un travail de mémoire – un archivage du futur dirait Marguerite Yourcenar – qui fait son chemin, le pied léger, au-dessus du précipice amnésique de notre présent perpétuel.
François Liénard, avril 2012.
Artworks by Rohan Graeffly
User albums
No user's albums.